À l’occasion de la journée d’action pour la santé mentale (Bell cause pour la cause), le CR-IUSMM présente le portrait de la chercheure Marie-France Marin, docteure en neurosciences. Ses travaux de recherche portent principalement sur la neurobiologie des mémoires négatives et traumatiques. Depuis septembre 2016, elle dirige son propre laboratoire au sein du CR-IUSMM qui poursuit deux orientations de recherche. La première porte sur les mécanismes par lesquels les hormones de stress et les hormones sexuelles influencent les processus mnésiques et émotionnels. La deuxième se penche sur les facteurs de risque et de protection affectant le développement de psychopathologies chez les enfants et les adolescents.
Après un baccalauréat en psychologie et une maîtrise en neurosciences à l’Université McGill, , un doctorat en sciences neurologiques à l’Université de Montréal et un post doctorat au Massachusetts General School, Harvard Medical School, madame Marin affiche un parcours professionnel assez remarquable. Une grande partie de son apprentissage s’est fait grâce à la générosité de la professeure et chercheure Sonia Lupien, fondatrice et directrice scientifique du Centre d'études sur le stress humain du CR-IUSMM. C’est une scientifique qui carbure aux défis!
Qu’est-ce qui vous a amené à choisir ce domaine de recherche?
Ma première expérience en recherche sur la mémoire des rongeurs a été déterminante au baccalauréat. Je trouvais très intéressant de constater à quel point la mémoire est malléable, mais aussi à quel point les souvenirs influencent nos actions et nos comportements futurs. Plus tard, en joignant le laboratoire de Sonia Lupien, j’ai constaté que le stress pouvait non seulement jouer un rôle important sur la santé mentale des individus, mais était également un puissant modulateur des souvenirs.
Quel est le projet ou l’accomplissement dont vous êtes le plus fière dans votre carrière?
Je suis très fière d’avoir mis sur pied le laboratoire de recherche en 2016 qui réunit maintenant plus de 25 personnes, majoritairement des étudiants aux cycles supérieurs. J’ai la chance de faire à mon tour du mentorat avec les étudiants. Le plus grand défi professionnel est d’occuper plusieurs fonctions de travail. Par exemple, je suis superviseure de laboratoire, gestionnaire de projet, professeure. Bien que cela soit stimulant, je dois jongler avec plusieurs responsabilités et apprendre certaines choses sur «le tas».
Qu’est-ce qui vous motive à poursuivre vos recherches?
C’est la curiosité de pousser la réflexion toujours plus loin. Quand on fait de la recherche, on souhaite des réponses. Par contre, les résultats que nous obtenons génèrent en partie des réponses, mais plus souvent de nouvelles questions. Ma motivation, c’est d’approfondir davantage un sujet pour essayer de se rapprocher de la compréhension réelle du phénomène dans le but de pouvoir aider les gens qui souffrent de problématiques de maladie mentale et leurs enfants.
Quels conseils aimeriez-vous transmettre à de jeunes chercheurs ?
Je leur conseillerais de suivre ce qui les habite, ce qui les passionne. C’est aussi important de toujours garder le cap sur ses objectifs. Parfois, il faut accepter que ça prenne un peu de temps avant d’obtenir des résultats. On a souvent besoin de persévérer et de travailler fort avant d’être récompensé.
Quel métier rêviez-vous de faire quand vous étiez petit?
Je n’avais pas d’intérêt en particulier jusqu’au jour où j’ai lu un livre pour enfant sur Marie Curie. L’ouvrage relatait qu’elle était une femme de science. Cet ouvrage m’a impressionnée. Après quoi, je me disais que je voulais faire des découvertes moi aussi. Quand j’ai commencé à faire de la recherche en psychologie au baccalauréat, j’ai compris. Je me suis rendu compte que je voulais faire de la recherche dans ce domaine. La recherche scientifique répond à ma curiosité et mon désir de comprendre le pourquoi et le comment des choses. C’est aussi une carrière qui permet une grande liberté sur le plan intellectuel.
Quel est le lieu ou l’activité qui vous stimule/inspire/apaise dans votre quotidien?
J’aime cuisiner. Mais j’aime surtout recevoir des gens à la maison pour le plaisir d’échanger sur des tas de sujets. J’adore aussi voyager. Le travail me permet de découvrir le monde, de joindre l’utile à l’agréable. Les voyages, c’est une façon de décrocher. J’aime être au contact de cultures différentes. Durant mes vacances, je lis également des romans policiers. J’essaie de trouver les énigmes. C’est mon côté chercheure qui entre encore en jeu, même dans mes temps libres…
Si vous souhaitez en apprendre davantage sur le projet de recherche, cliquez sur le lien suivant : Participer à une étude.