Passer au contenu principal
Centre intégré universitaire de santé
et de services sociaux de l'Est-de-l'Île-de-Montréal

Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l'Est-de-l'Île-de-Montréal

Actualités

Portrait de Catherine Briand : rendre la compréhension de la santé mentale accessible à tous

Catherine Briand ergothérapeute

Dans le cadre du mois de l’ergothérapie en octobre, le CR-IUSMM vous présente Catherine Briand. Ses travaux de recherche en ergothérapie portent principalement sur le rétablissement et l’amélioration des services offerts aux personnes qui ont des problèmes de santé mentale.

Animée par la passion de changer les choses dans le domaine, Catherine Briand a fondé le Centre d’études sur la réadaptation, le rétablissement et l’insertion sociale (CÉRRIS), le Centre québécois de référence à l’approche IPT (IPT : Programme intégratif de thérapies psychologiques) et le Centre d’apprentissage en Santé et Rétablissement (CASR). En plus d'être chercheure et professeure à l’UQTR, l’ergothérapeute, originaire de Granby, a occupé le poste de vice-doyenne secteur santé au Décanat de la recherche et de la création de l’UQTR.

Après des études en baccalauréat en ergothérapie à l’Université de Montréal, Catherine Briand a poursuivi son cheminement universitaire en psychiatrie (maitrise et doctorat en sciences biomédicales) et en santé mentale au travail (post doctorat). Elle est tombée en amour avec la santé mentale lors d’un stage d’initiation à la recherche en 1995 à l’IUSMM en compagnie du psychiatre Emmanuel Stip. Ses autres mentors, Dr Alain Lesage et Dr Pierre Lalonde, l’ont beaucoup aidé et inspiré pendant son itinéraire académique.

Qu'est-ce que vous a amené à choisir ce domaine de recherche?

Ma quête personnelle est devenue professionnelle lors de mon stage d’initiation à la recherche en santé mentale à l’IUSMM alors que j’avais seulement 21 ans et toute la vie devant moi. J’étais curieuse d’en savoir toujours plus sur la nature humaine, les enjeux de société. De là sont venus mon engagement social et mon intérêt pour l’amélioration des services en santé mentale. Pourquoi ? Parce que la parole de ceux qui vivent des problèmes de santé mentale et leurs proches n’étaient pas assez pris en compte. Cela s’est amélioré. Mais il reste encore beaucoup de travail à faire.

Quel est le projet ou l'accomplissement dont vous êtes le plus fier dans votre carrière?

Je suis particulièrement fière d’avoir participé à la création du Centre d’apprentissage Santé et Rétablissement (modèle Recovery College) qui réunit une quinzaine de partenaires qui assurent son autonomie financière. C’est un modèle qui donne la parole aux usagers et aux familles et met de l’avant l’intégration des différents types d’expérience et d’expertise (expérientiel, clinique et théorique). Il ouvre un espace de discussion sur la maladie mentale accessible à tous gratuitement où personnes en rétablissement, familles, intervenants, gestionnaires, citoyens, etc. viennent apprendre ensemble et créer un savoir intégré porteur d’espoir. Plus de 2500 apprenants ont participé aux formations en ligne du CASR depuis sa création en 2019.

Qu'est-ce qui vous motive à poursuivre vos recherches?

J’ai toujours eu ce désir d’améliorer les services offerts aux personnes atteintes et aux proches qui sont touchés par la maladie mentale. Il y a encore beaucoup à faire au Québec. Nous évoluons encore trop dans un modèle biomédical, trop centré sur les institutions. Je suis en faveur d’un décloisonnement pour que la responsabilité de la santé mentale appartienne à tout le monde.

Quels conseils aimeriez-vous transmettre à de jeunes chercheurs?

C’est de croire en ses rêves de transformation de la société. Nous pouvons rendre possible ce qui nous semble impossible à première vue. Il ne faut pas se décourager, car c’est un métier difficile, notamment pour obtenir un financement pour notre projet de recherche. Mais il y a toujours un moyen d’y parvenir et de changer les choses comme je l’ai fait quand j’étais jeune chercheure. La relève peut également y arriver.

Quel métier rêviez-vous de faire quand vous étiez petit?

Je voulais être missionnaire. Je voulais aider les autres, m’engager socialement, contribuer à changer le cours des choses dans la société. C’est un peu ce que j’ai fait dans le domaine de la recherche. C’est en tout cas le fil conducteur de mon engagement académique et professionnel.

Quel est le lieu d'activité qui vous stimule/inspire/apaise dans votre quotidien?

C’est d’être avec mes deux garçons et ma famille pendant mes temps libres. Je fais aussi de la danse contemporaine, du yoga. J’aime écouter de la musique, aller voir un bon spectacle. J’ai un côté artistique assez développé. Je crois que mon métier m’a amené à exprimer beaucoup la créativité que j’ai en moi.