Les résultats d’une récente étude menée par une équipe de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal ont été publiés dans le journal Scientific Reports du prestigieux éditeur Nature. Ils mettent en lumière l’importance d'étudier les corrélats neurobiologiques des troubles psychiatriques chez les adolescents, simultanément plutôt qu'indépendamment.
Le déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité, le trouble des conduites et les troubles anxieux et dépressifs majeurs sont les troubles psychiatriques les plus courants chez les enfants. Depuis plusieurs années, les résultats de recherches suggèrent que ces troubles se présentent rarement seuls et que leur comorbidité est norme plutôt qu’exception.
Avec cette étude, le chercheur en neurophysiologie, Stéphane Potvin, et le candidat au doctorat en sciences biomédicales de l’Université de Montréal, Jules R. Dugré, visaient une meilleure compréhension des dysfonctions cérébrales associées aux troubles psychiatriques chez les adolescents.
« Près de la moitié des jeunes ayant déjà un trouble psychiatrique recevra un diagnostic additionnel dans les années subséquentes. À ce jour, notre étude est la première méta-analyse ayant pour objectif d’examiner si cette importante comorbidité peut se caractériser par des déficits communs dans le fonctionnement cérébral des jeunes atteints de troubles psychiatriques », soutient M. Dugré.
Par l’entremise d’un algorithme, l’équipe a analysé les résultats de 147 études en neuroimagerie et a observé quatre groupes de régions cérébrales dysfonctionnels à travers les troubles psychiatriques chez l’adolescent. Leurs résultats révèlent ainsi l'importance de les étudier simultanément pour mieux comprendre les liens entre ces troubles et ouvrir la voie à de plus amples découvertes.
« Nous sommes d’avis que les résultats de notre étude permettent de promouvoir et de stimuler la recherche transdiagnostique chez les adolescents », ajoute M. Dugré.