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Centre intégré universitaire de santé
et de services sociaux de l'Est-de-l'Île-de-Montréal

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Actualités

Animé par l’espoir : portrait du Dr Alain Lesage, psychiatre et chercheur

Psychiatre fermement engagé dans le mieux-être des patients et de la collectivité, Dr Alain Lesage met son savoir, ses compétences et ses connaissances au profit de la prévention du suicide depuis presque 40 ans. Chercheur reconnu au Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale, il a montré que la déficience à divers niveaux des services de santé mentale et dépendances sont des déterminants du suicide. Il vise, par ses nombreuses collaborations multidisciplinaires, une prise en charge précoce et mieux adaptée des personnes à risque de passer à l’acte. Ses interventions s’étendent du patient aux décideurs. Auteur de près de 350 publications, il est, entre autres, récipiendaire du prix Heinz Lehman et membre émérite de l’Association canadienne de psychiatrie.

En octobre dernier, le Dr Alain Lesage a été élu membre de l’Académie canadienne des sciences de la santé. Une admission prestigieuse qui lui offre un levier important et crédible pour poursuivre ses échanges avec les décideurs et les soutenir dans l’élaboration de politiques en santé mentale.

« Cette reconnaissance m’encourage à poursuivre mon travail, » affirme fièrement le Dr Alain Lesage. « C’est un honneur pour moi de retourner à la population les fruits de mes recherches scientifiques en contribuant à la mise en place de meilleurs soins et services en santé mentale pour tous. »

Qu’est-ce qui vous a amené à choisir ce domaine de recherche et spécifiquement les enjeux reliés au suicide?

Après ma formation en Angleterre, où j’ai étudié la psychiatrie communautaire, je suis revenu au Québec pour travailler auprès de mon mentor le Dr Frédéric Grunberg qui s’intéressait particulièrement aux problématiques du suicide. À l’époque, le suicide était vu comme un moment de crise, on ne considérait pas les troubles mentaux, les aspects développementaux et sociaux qui pouvaient y être associés. Je voulais changer les choses et mieux comprendre. Aujourd’hui, nous savons qu’il faut s’intéresser à toutes les dimensions de la situation suicidaire et que la mise en place d’un filet de sécurité solide autour de la personne qui veut mettre fin à ces jours est essentielle.

 

Quel est le projet ou l’accomplissement dont vous êtes le plus fier dans votre carrière?

Je suis fier d’avoir eu la chance de former des gens qui travaillent en équipe et qui sont porteurs d’espoir pour les personnes atteintes de troubles de santé mentale et leur famille. Encore aujourd’hui, j’ai le plaisir de continuer de collaborer avec ces anciens étudiants, devenus collègues au CR-IUSMM, comme Tania Lecomte, Catherine Briand, Alexandre Dumais, Luigi De Benedictis et Marie-Hélène Goulet, entre autres.

 

Après tant d’années consacrées à vos recherches, qu’est-ce qui vous motive à poursuivre?

Les familles touchées par le suicide d’un des leurs. Je veux les aider à avoir des réponses et apaiser leur deuil. Je souhaite aussi poursuivre le combat pour un système de soins équitable en santé mentale, dont l’accès universel à la psychothérapie et l’amélioration de services spécialisés.

 

Quels conseils aimeriez-vous transmettre à de jeunes chercheurs qui s’intéressent comme vous au suicide et à ses impacts?

Il faut favoriser le travail en collaboration avec d’autres disciplines et avec des ressources de réseaux diversifiés. Et, surtout, travailler étroitement avec les familles et les patients partenaires de soins, sur le terrain.

 

Quel métier rêviez-vous de faire quand vous étiez petit?

Je suis issu d’une famille d’avocats, où les discussions animées étaient communes et les longues études étaient encouragées. Amateur de séries de détectives et étant de nature plus introvertie, j’ai su dès le secondaire 3 que je voulais devenir psychiatre pour percer le mystère de l’âme humaine, améliorer concrètement la vie des gens et trouver de nouveau traitement dans un domaine qui m’était à la base inconnu.

 

Quel est le lieu ou l’activité qui vous stimule/inspire/apaise dans votre quotidien?

J’ai débuté des cours de chant et je suis actif physiquement. Je me déplace à vélo (en Bixi!), je fais du ski de fond et je vais régulièrement au centre d’entraînement.